BIOGRAPHIE COMPLÈTE

La chanson inspire, la chanson décrit le monde, la chanson invente des univers...

J-F LaMothe, le poète, écrit des chansons, il invente des mondes, décrit des réalités alternatives. Avec des textes tout en images, décrivant notre humanité, notre mortalité, il les dépose dans l’immortalité des chansons.

L’îlot, la première chanson qu’il a écrite, décrit le berceau de la vie, avec le concept de l’œuf qui porte en lui le noyau, la source de notre existence.

La coquille devient le bateau qui descend dans le tumulte des flots de la rivière vers l’océan… Notre humanité, nos similitudes, nos vies, nos conquêtes, nos espoirs.

Inspiré par la divinité de la connexion entre les personnes de toutes les époques, il trouve L’air perdu, à travers le moulin qui assure notre subsistance et notre survie, et qui fait le lien entre nous tous.

À l’origine grandement inspiré par les compositeurs francophones comme Brassens, Guy Béart, Aznavour, la découverte de Peter, Paul and Mary, Joan Baez, Bob Dylan et de Joni Mitchell ont transformé ce jeune Québécois, et l’ont poussé à explorer la musique que ces Américains lui ont inspirée. Sans même comprendre complètement la profondeur de leurs paroles anglophones, il s’est imprégné de leurs grandeurs.

Le Travis picking de guitare acoustique de J-F, accompagné de la guitare classique de Gilles St-Pierre, acolyte de toujours, est devenu la signature musicale de base de son œuvre.

C’est par sa connexion avec Fabienne Thibeault que trois de ses chansons deviendront connues en premier : en 1976 sur l’album De laine et de bois, la chanson Contrecœur connaîtra un franc succès, aux côtés de L’écureuil et le rouge-gorge. Elles sont devenues très présentes à la radio.

Puis, en 1977, sur l’album La vie d’astheure, elle enregistre la chanson L’air perdu, qui sera orchestrée par Gaston Rochon, l’arrangeur de Gilles Vigneault.

Ces chansons ont attiré l’intérêt de Frank Furtado, producteur à la maison de production « Les disques Presqu’île ». Il lui fera enregistrer son premier album, L’Îlot, en 1979.

François Messier, bassiste, guitariste et arrangeur réalisera ce premier album. Il ajoutera le violoncelle (le cœur), la flûte traversière («le virvoltement»), et des voix de femme (la douceur et l’amour), qui deviendront, avec sa guitare, une signature musicale de ses albums.

L’îlot, enregistré à Montréal au Studio La Girafe en mars 1979, a été fait dans le style traditionnel d’enregistrement live de l’époque ; les musiciens et le chanteur, tous ensemble!!! Il démontre alors son talent d’interprète, solide et convaincant, qui livre ses textes de main de maître, tout en exécutant ses parties de guitare élaborées… Live… C’est lui qui transporte batterie, basse, claviers et autres guitares dans son flot.

Avec cet album, il reçoit l’accolade du milieu, et sa musique trouve son chemin vers les radios. La chanson Tiguidou pack sack deviendra la locomotive de ce disque et de sa carrière. Les chansons Délire en fièvre et Du soir au matin ne passent pas inaperçues, elles non plus.

À la sortie de l’album, tout juste en retard pour être en nomination pour l’année inaugurale des Galas de l’ADISQ, Jeff est là, dans la salle et Dominique Michel et Denise Filiatrault font la lecture en onde du texte de sa chanson Faire des chansons et des belles pour clore la cérémonie. Les artistes avaient déjà commencé à être charmés par ses chansons.

À partir de là, J-F fait des concerts à travers le Québec et se fait connaître.

Au moment de faire le deuxième album, les frères François et Dominique Messier entreprennent de produire Craque l’allumette, le tout premier album enregistré au Studio Piccolo. Les chansons de ce projet sont superbes… Le visage assoiffé de la tendresse, Craque l’allumette, L’air perdu, Les pensées… J-F LaMothe s’inscrit dans

l’histoire du Studio Piccolo, qui deviendra une référence incontournable du monde de l’enregistrement musical du Québec et d’ailleurs.

« Une langue vivante comme l’est l’eau vive – Remonte la pente le long des rives – Du fond de la source rêve de jaillir – Vers la grande ourse qu’elle veut cueillir »

Ces paroles sont tirées de la chanson La rose des sables qui donnera son titre au troisième album de Jeff. Du plus loin qu’on se souvienne, J.-F. LaMothe n’a jamais cessé d’écrire. En 1994, Richard Séguin son ami de longue

date, l’encourage à sortir ces chansons des tiroirs pour qu’elles voient enfin le jour. Claire Pelletier, Pierre Duchesne et Richard Séguin collaborent à la réalisation de l’album. La musique et les arrangements s’organisent autour de la voix de Jeff en respectant les textes d’une grande richesse, créant des tableaux toujours empreints d’une grande simplicité et d’une authentique émotion. On doit à Richard Grégoire les superbes arrangements du quatuor à cordes sur plusieurs des chansons de l’album.

La sortie a été suivie par des concerts et maintes apparitions télé.

Par la suite, J-F est devenu invisible… mais la trace que sa musique a réussi à se graver dans le patrimoine musical québécois est déjà devenue indélébile. On entend des influences de son art chez plusieurs de ses pairs, et depuis longtemps.

En 2020, pour souligner les 45 années du Studio Piccolo, Dominique Messier, musicien collaborateur depuis L’îlot en 1979, décide de faire une version revisitée de l’album Craque l’allumette. En utilisant les pistes originales de voix et de guitares de Jeff, la voix de Richard Séguin, la guitare électrique de Bill Beaudoin, et plusieurs autres pistes de l’enregistrement original, Dominique approche les chansons de façon différente et retourne à la source. La chanson Les pensées retourne à sa formule acoustique. Mary Lou Gauthier ajoute sa voix et devient la muse, le cœur continu de battre avec Judy Kang au violoncelle. Le projet revit, Jeff refait surface…

Les chansons de J-F LaMothe sont fortes, les images sont profondes, le cœur bat fort. J-F chante bien et offre les nouvelles versions des chansons de Craque l’allumette comme si elles étaient complètement nouvelles !

L’idée est alors venue de faire un coffret de ses trois disques, avec Martin Leclerc, pour l’héritage, pour la musique, pour la poésie.

Merci à Gaëtane Roy, Dominique et François Messier, Martin Leclerc, Martin Duchesne et René Aubé pour le développement de l’idée

Je travaille mes matériaux qui sont mes intuitions, mes fils conducteurs, mes fils d’Ariane internes. Une chanson, c’est l’écume, la quintessence. C’est le résultat du brassage de l’eau qui est peut-être au fond, peut-être à la surface.

C’est le verbe être qui est roi et qui guide ce qui s’écrit sur l’ardoise magique de l’âme.

— J-F LaMothe

Devant ce curieux désir de se dire, et de se chercher en chansons, Jeff LaMothe, avec une signature et une démarche bien personnelle, roule ses airs sur nos doutes, nos peurs et nos bonheurs. Les mots gagnent à passer dans sa bouche. Sa poésie, sa voix, sa franchise et sa guitare me bousculent…

— Jim Corcoran

Il y a des voix qui n’appartiennent jamais ni aux modes, ni à la règle immédiate. Ces voix n’ont pas d’époque singulière, elles sont vitales pour nous tous. Jeff LaMothe est un poète de ces voix qui ne peuvent rester silencieuses.

— Richard Séguin –

Jeff, craqueur d’allumettes, allumeur de vie et de poésie, ouvrier de bel ouvrage et de chansons sans âge.

— Monique Giroux

Salut mon Jeff et merci d’avoir croisé ma vie et de l’avoir nourrie. Merci pour tous ces moments de notre jeunesse. Chapeau d’avoir su traverser le temps avec ta plume, ta guitare et tes bouts de papier. Je t’aime mon vieux chum.

— Fabienne Thibeault